De la grandeur et de l’excellence des femmes, au-dessus des hommes. Ouvrage composé par H[einrich] C[ornelius] Agrippa [von Nettesheim]. Et traduit en françois, avec des notes curieuses, & la vie d’Agrippa par * * * [d’Arnaudin neveu]
Paris, F. Babuty, 1713.
In-12, plein veau moucheté d’époque, filet à froid aux plats, dos à nerfs orné, pièce de titre. En partie insolé. Petit manque à la coiffe inférieure. Titre, [40], 125, [5] pp. de table, approbation et privilège.
Première édition de la traduction française de De nobilitate & praecellentia foeminei sexus (Anvers, 1529) qu’Agrippa rédigea à l’attention de Marguerite d’Autriche, sœur de l’empereur Charles-Quint.
Savant humaniste, philosophe, théologien, médecin, alchimiste mais aussi polémiste redouté, Henri Corneille Agrippa (1486-1535) était médecin de Louise de Savoie.
La préface du traducteur et une « Vie d’Agrippa » précèdent cette traduction anonyme due, selon Quérard au neveu d’un docteur en théologie du nom d’Arnaudin. Le texte avait été traduit en français dans le deuxième quart du XVIe et à nouveau en 1686. Mais c’est cette version de 1713 qui fit date.
Nombreux sont ceux qui considèrent ce texte comme l’un des ouvrages fondateurs de l’histoire du féminisme. Agrippa y proclame l’absolue égalité des sexes sur le plan de la raison et de la pensée. Il va même jusqu’à chercher à démontrer la supériorité des femmes, en s’appuyant, entre autres, sur les Ecritures. Si Adam est né dans un champ avant d’avoir été amené au Paradis, Eve, elle, est née directement au Paradis. Qui dit mieux !?
Cioranescu, 8475. Gay, I, 799.